Publié dans Société

Enfants des rues - Les victimes de violences livrées à elles-mêmes

Publié le lundi, 11 avril 2022

Sans protection. La situation des enfants des rues s’est dégradée ces derniers temps, notamment avec la crise liée à la pandémie de Covid 19. « Outre les menaces et insultes de mes parents quand je rentre bredouille chez moi le soir, j’ai été abusée sexuellement par un jeune homme à la fin 2020. En fait, il m’a promis de me donner régulièrement de l’argent si j’accepte de sortir avec lui. Mais au final, il ne m’a rien donné, m’a violé et m’a même menacé si j’ose en parler à quelqu’un », nous confie Safidy (nom d’emprunt), une jeune fille de 13 ans résidant du côté d’Ambalavao-Isotry. Comme elle, bon nombre d’enfants des rues subissent des agressions sexuelles mais préfèrent se taire, en se sentant livrées à eux-mêmes.

D’ailleurs, le viol constitue un problème majeur des enfants qui vivent dans la rue, lesquels ne bénéficie d’aucune protection. Les études socio-anthropologiques et juridico-institutionnelles réalisées par la Plateforme de la société civile pour l’enfance (PFSCE) en 2021 confirment ce fait. « Les enfants des rues subissent quotidiennement les pires formes de violences. Selon les résultats des études, 5 enfants en situation de rue parmi les 117 interrogés ont affirmé avoir subi des viols. Ceci sans parler de ceux qui n’osent avouer ce qu’ils ont vécu », avance Andoniaina Randriamanalina, responsable communication au sein de la PFSCE. Jusqu’ici, aucune statistique n’est disponible sur les enfants des rues. Cependant, leur nombre a largement augmenté depuis la crise sanitaire, si l’on constate de visu leurs activités dans tous les coins de la Capitale.

Les autorités et acteurs interpellés

« Je suis un enfant en situation de rue, je souhaite être protégé ». Tel est le thème de la table- ronde organisée ce jour à Anosy, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des enfants en situation de rue. Autrement dit, ces derniers ont, eux aussi, le droit à la protection.

Ce sera l’occasion pour la PFSCE, regroupant 59 associations et ONG, d’interpeller les autorités, acteurs et citoyens face à la situation alarmante endurée par ces enfants sans protection. Différentes parties prenantes seront au rendez-vous, entre autres la Police des mœurs et de la protection des mineurs, le ministère de la Sécurité publique, celui de la Population, celui de la Jeunesse ou encore les diverses organisations internationales telles que l’UNICEF, la Fondation Mérieux, etc. Leurs rôles seront respectivement mis en exergue. Ils pourront également confirmer leurs engagements en faveur de ces enfants défavorisés, souvent en détresse.

D’un autre côté, près de 500 enfants des rues d’Antananarivo seront regroupés dans un village associatif organisé à Anatihazo. Plusieurs animations et sensibilisations sur leur droit à la protection y seront au rendez-vous. A cela s’ajoutent les consultations médicales, précisément les premiers soins gratuits, ainsi que les conseils sur les procédures de signalement et sur la manière de se protéger. Ils bénéficieront de repas à la fin de l’évènement.

Recueillis par Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Quid de la vérité ?
    « Toute vérité n’est pas bonne à dire ». Un apophtegme ancré dans la pensée des gens. Un précepte qui traduit une forme de réflexe moralvoulant éviter le choc au sein de la communauté. Le quotidien que vous avez entre les mains ambitionne l’inverse « Toute vérité est bonne à dire ». Unemaxime révolutionnaire voulant défier l’ordre des choses. Un défi qui se propose de ramer à contre-courant de la pensée établie. A nos fidèles lecteurs d’en juger ! Avons-nous été à la hauteur de la devise ? Nos ancêtres les « Ntaolo », dans leur démarche d’esprit précautionneuse estiment que la « vérité » est insaisissable, difficile à circonscrire. Ils évitent la prétention de dire avoir de façon formelle la « vérité ». Ils préfèrent s’abstenir et ne pas l’affirmer ouvertement. C’est difficile et compliqué ! Les « Ntaolo » se cachent derrière des termes « peut-être ceci ou…

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